gala palazzetto bru zane

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Forumopera

L’ouverture de Madame Favart, donnée en lever de rideau, laisse bientôt deviner comment se déroulera la soirée, fort habilement mise en espace par Romain Gilbert, metteur en scène de la Périchole bordelaise qu’on reverra prochainement à Versailles. Le concert associant opéra et opérette, on a imaginé une rivalité digne d’Ariane à Naxos entre deux groupes d’artistes : à gauche, les sérieux, les guindés, pour la plupart vêtus de noirs, qui soufflent dix bougies sur un gâteau noir au milieu de canapés noirs ; à droite, les comiques, les bouffons, aux tenues bariolées et aux meubles dépareillés. Après une hostilité initiale, les deux camps finiront par fraterniser et par chanter ensemble, l’atmosphère ayant été notamment réchauffée par les interventions parlées d’un Olivier Py affichant les travestissements les plus loufoques.

 
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Operaonline

La mise en espace de Romain Gilbert a l’intelligence de faire se succéder harmonieusement les numéros en réunissant la distribution de part et d’autre de la scène comme à deux célébrations d’anniversaire qui vont s’entrecroiser et partager la compagnie d’un mime (le phénoménal Antoine Philippot). Les chapeaux pointus en carton et les gâteaux surmontés de dix bougies permettent l’autodérision des chanteurs en représentation dans leurs rôles et en tant que spectateurs de leurs camarades. On ne s’ennuie pas une seconde, et les transitions les plus brutales coulent de source.

 
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Classique c’est cool

Pour cette soirée anniversaire, l’admirable travail de Romain Gilbert (un talent à suivre de près) est à souligner. Grâce à une mise en espace légère et intelligente, il a réussi à construire un vrai propos autour de l’enchaînement des morceaux de musique souvent empesé lors des soirées de gala.